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Dim 26 Juil - 20:21
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Alshaïn Pâlelune
Alshaïn Pâlelune
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[Histoire] Gravé dans la rune Empty Re: [Histoire] Gravé dans la rune

Dim 26 Juil - 20:32
[Histoire] Gravé dans la rune Surama10



La joue contre le sol, son nez léchait une grande rose, aux reflets scintillants, et à la petite énergie pulsatile. La lumière bleutée l'avait fait sursauter et s'éveiller, Alshaïn se trouvait sous un pont aux arabesques magnifiquement dorées, en plein milieu d'un petit champ de fleurs, devant une rivière.
La Kaldorei se releva d'un seul bond en observant tout son environnement, méthodiquement, le casque toujours planté sur la tête, malgré son réflexe de se gratter le crâne. Le heaume, du coup.
Tous les environs dansaient au rythme de la brise de mer, au même rythme que les yeux de la Capitaine, qui détaillait les alentours sans comprendre, pour l'heure, où elle se trouvait.
La nuit était propice à ce qu'elle s'engouffre furtivement dans la pénombre et remonter le petit sentier près du pont, qui lui était familier, sans pour autant l'être dans les détails. Elle furetait les environs pour partir à la recherche de quelconque traces de ses confrères et soeurs, dans un silence profond et toujours habituel. Nulle ère, si ce n'est le fameux pont.

Des petites tours s'élevaient de part et d'autres dudit pont, pulsant de magie arcanique, mais les yeux de l'Elfe remontèrent bien vite sur le grand bastion qui se dressait de l'autre côté. La tour principale était ponctuée de fenêtres aux carreaux bleutés, stylisés, et les armatures dorées formait le contour de la tour de garde. Le toit était haut, rond, pointé d'une flèche. Il n'en fallu pas vraiment plus pour comprendre le pont et le bastion étaient de ces ruines tant visitées. Mais pas en ruines.

Une silhouette armurée de plaques aussi scintillantes se dégageait du tout, érigeé en haut des escaliers tout au bout du pont. Alshaïn restera à le fixer longuement, en se rendant compte qu'il en en faisait sûrement de même. Etrangement, l'endroit l'apaisait.
Mais le regard du garde dressé au sommet des escalier l'apaisait moins. Ce n'était que sa seule porte de sortie vers la solution, de toute façon. Sans comprendre où elle se trouvait, ni quand, ni sur quelle planète encore, la Kaldorei s'avança d'un pas décidé, vers son seul interlocuteur à portée de main. Elle gravit les marches unes par unes, dans une charge lente, pour se retrouver face du garde, trop proche, de son air trop confiant et trop inquisiteur. L'audace, sans doutes !

-Halte !

Le garde avait à peine pu dresser sa lance teintée d'arcanes devant lui, surpris que la Kaldorei s'approche si près. Il la repousse du bout du doigt ganté, avec précaution.

-Vous êtes devant le Bastion du Seigneur Lancebrume. Déclinez votre identité, la raison de votre présence, ou vous f-
-Qui êtes-vous ?


L'allure flegme et ferme de la Kaldorei avait dérouté le jeune garde en faction, pendant une fraction de seconde, avant qu'il ne reprenne :

-...finira dans les geôles du Seigneur. Garde Aedrin Albepic, au service du Comté.
-Ah.


Cinq longues secondes de silence s'en suivront, où l'improvisation de la furtive ne démordait pas, et où la gêne ambiante grandissait. Elle détaillait le garde à l'armure qui tendrait plus vers le Thalassien que le Kaldorei, aujourd'hui. Alshaïn compris qu'elle était à l'époque de l'Empire, ou ce qui s'en assimilait. Une aubaine se disait-elle, les nouveaux lieux sont toujours propice à travailler son improvisation. S'incarner dans une autre peau était plus un jeu d'enfant qu'on ne pourrait le penseret, malgré la gravité des situations, le détachement n'est pas toujours un cadeau.
Elle ne s'est néanmoins pas entendu dire :

-Alshaïn Sifflarcane, cadette de la maison Sifflarcane, envoyée des Shen'dralar pour faire part des nouvelles découvertes à votre...ville.

C'était sans doute trop ambitieux, mais au moins, elle gagnait du temps avec les seules informations qu'elle avait hérité de sa mère, sur l'Empire. Le garde détaillait la Capitaine maintenant, qui était parée de son armure intégrale de cuir violet et doré -au moins au goût des bien-nés- et de son tabard de Darnassus. Le garde le pointe.

-La bannière de votre maison.
-...oui ?


Ca sonnait au garde comme une intonation évidente, alors que la Kaldorei ne réalisait qu'après qu'elle portait le tabard de la ville déchue.

-Dame Amataria ne nous a fait part d'aucune visites. Et, sans vouloir vous vexer, vous n'avez pas les atours d'une... bien-née.
-Je suis la Capitaine de la Garde du Lion, la garde attitrée de notre maison.

La Kaldorei fouille dans sa sacoche et lui tend l'insigne de l'Alliance. Elle a réponse à tout, même si c'est de mettre du beurre à la place de la magie druidique.

-Un... lion. Etrange choix.

Le garde  semblait perplexe, et surtout, juger le choix artistique du blason. Alshaïn en profitera pour ôter son heaume qui devait briser les codes de bienséance de l'époque, laissant retomber toute sa crinière albe sur ses épaules. C'est au moins dans la ton.
Aedrin se reprendra bien assez vite, en se raclant la gorge.

-Bon... Au moins, vous ne pouvez pas mentir sur la ressemblance. Sauf ces... oreilles. Vous devriez en prendre soin.


La Kaldorei hausse ses longs sourcils blancs, d'un air hautain et interrogateur. Cependant intérieurement décontenancée par sa réponse, son affirmation, et sa petite insulte aussi.

-Vous serez sous ma surveillance jusqu'à ce que je vous accompagne à la tour. Dame Sifflarcane se joindra aux festivités dans la nuit.
Aedrin fit signe aux gardes en faction, près des remparts, pour ouvrir le portail de transition, sans avoir à ouvrir la grande porte qui se trouvait derrière lui.


[Histoire] Gravé dans la rune 1548137358-bordurecool


Les deux traversèrent un petit bastion, où toute une garde, uniquement composée d'hommes, guerriers, sorcelame, et sorcelarcs, se tenaient. Parfois en entraînement de formation, parfois en entraînement tout court, duellant, bandant l'arc, ou encore à polir leurs armures. Pourtant pas si nombreux, pour une ville qui semble s'attirer mille mérites.
Alshaïn ne savait pas vraiment ce qu'elle fichait là, ni même comment sa réponse avait fonctionné. Elle gardait une main sur ses dagues, à l'affût de tout et n'importe quoi qui pourrait lui tomber dessus. Persuadée de se trouver dans un piège beaucoup trop bien monté. Ce ne sera pas la première, après tout, qu'elle subit des visions de ses périples. C'est au moins plus agréables que celles infligées par N'zoth.

Arrivée au niveau d'un imposant bâtiment surplombé d'une haute tour, le garde invita Alshaïn à emprunter un portail qu'empruntait plusieurs bien-nés aux soies luxueuses -et luxurieuses- et dans des robes les plus colorées et sophistiquées les unes que les autres. Alshaïn ne perdra pas un temps pour glisser :
-Les coups bas sont de mises, je me dois de garder un oeil sur Dame Sifflarcane durant ces festivités.
Le garde hocha la tête. Après tout, Alshaïn n'avait pas du tout les atours pour être à sa place au milieu de tout cela.
La plateforme de téléportation les matérialisa dans un grand salon.  Les larges vitres indiquaient qu’ils se trouvaient en hauteur, car ils pouvaient admirer toute la vue sur les toits, la forêt, jusqu’à la plage où elle était apparue. On pouvait se perdre dans l’intensité de l’eau, dont la surface luisait de mille feux solaires.
Aedrin était resté aux côtés d'Alshaïn, sans prononcer un mot. Et elle ne le forçait pas non plus ; elle analysait les invités déjà présents, les discussions, les comportements, pour essayer de s'y coller, trouver une bonne de sortie, trouver une solution à tout ce bazar dont elle n'avait compris qu'un centième.
Une invitée passait par là, pour prévenir Aedrin que Dame Sifflarcane serait en retard. Ce n'était pas étonnant, elle était réputée pour aimer se parader aux festivités, cherchant les meilleures robes qui allient points stratégiques couverts, et points stratégiques découverts. La ponctualité n'était pas son fort, et puis, "des sauvages" avaient attéris dans sa court, paraît-il.
La Capitaine avait un peu de peine pour ces servantes, réduites à un simili d'esclavage, après tout. Ils auraient dû populariser les sentinelles arcaniques plus tôt, dans cette ville. Elle scrutait chaque visages, dans un soupir las, et dans l'expectative. Un des visages lui rappelait Oriev, peut-être une de se-

-Oriev ?!

Lancera la Kaldorei à mi-voix, surprise de la voir ici. Elle lui lance un regard entendu, comme pour lui faire comprendre qu'elle la rejoindra dès qu'elle pourra. Ou qu'elle trouvera l'idée.

L'attroupement de badauds avait attiré l'oeil d'Aedrin qui s'y empressa, pour laisser la voie libre à Oriev d'approcher ; Alshaïn l’invitera à lui apporter quelques croquillages et crustacés, faussement, pour pouvoir s’excentrer un rien du rassemblement de foule, auquel Alshaïn ne prêta pas attention pour partager quelques mots d’incompréhension à Oriev. A l’extérieur, une nuée d’oiseau s’envolait en direction des montagnes, haut dans le ciel. Mauvais présage. Un grondement terrifiant vint peu à peu surenchérir sur les bruits blancs du quotidien. L’incompréhension laissa place à une certaine anxiété, qui s’amplifia lorsqu’une bien-née désigne les canaux au bas de la tour. Le niveau de l’eau montait à vue d’œil et les civils courent dans tous les sens. Sur la droite, une vague gonfla, gonfla… Jusqu’à s’écraser sur un pont. Un groupe de kaldoreis aux silhouettes reconnaissables semble avoir échappé de peu au passage de l’eau et progressaient jusqu’à une tour.

-Ils sont là !

Elle ne sut si c’était Oriev ou elle qui avait crié, car un mouvement de panique s’enquit dans le salon. L’océan effrayant grandissait au loin de secondes en secondes. On sonnait l’alerte en contre-bas, appelant à prendre les montures volantes. Des hurlements hystériques se mêlèrent au bruit de piétinement. Certains bien-nés, dans la panique, s’amassèrent sur le téléporteur pour ne former qu’une boule de chair et de soierie. Alshaïn s’était concentrée sur la vue de l’extérieur, retroussant ses bras contre elle pour ne pas finir pietinée à terre, ni bousculée jusqu’à la mort. Puis ses yeux vifs furetèrent sur toutes les autres fenêtres et trappes, pour chercher un moyen de s’échapper.

- Alshaïn !

Elle n’avait pas pu répondre, tant la secousse qui ébranla le pied de la tour la surpris. Le sol s’était dérobé sous ses pieds, et elle avait perdu de vue les potentielles sorties qui lui étaient tombés sous ses yeux argentés.

- Kof kof... Al-Alshaïn ! Je t’ai perdue !

- Par ici !


Plusieurs coups de pieds fusaient pour repousser les bien-nés qui les séparait, en vain. Les plateaux et verres volaient et tombaient à terre, si bien que naviguer et retrouver Oriev était plus difficile qu’escompté.

-ALSHAÏN ! ICI !

Difficile de reconnaître Oriev en robe de servante, elle ne faisait que chercher une chevelure bleutée, après un coup de pied envoyé vers une arcaniste qui lui barrait le chemin. Dans une rage intérieure, Alshaïn se disait que, de toute façon, la Grande Fracture était de sa faute aussi, à cette bien-née.
Parmi les vagues et déferlantes de corps, et les secousses, elle parviendra à se frayer un chemin vers Oriev, comprenant maintenant qu’elles vivaient la Grande Fracture. La tour commençait à s’écrouler. L’océan déferlerait sur eux, le ciel leur tomberait dessus.


-SUR TOUTES LES CHOSES QUE L’AURAIT PU EXPERIMENTER ICI, ON…
-IL FAUT RESTER SUR LES HAUTEURS !


Tout allait bien trop vite autour de la Kaldorei, elle ne pu que tirer sa dague pour l’envoyer vers une bien-née qui tirait Oriev vers le bas, agrippée aux chevilles de la druidesse. Mais encore en vain, une nouvelle secousse ébranla la tour et les appuis de chacun. Ses doigts, pourtant bien fermés autour de la main d’Oriev, commençèrent à glisser. Elle n’entendait plus rien dans le vacarme des cris, secousses, et de l’eau qui s’écrasait sur une civilisation entière. Et elle avait perdu Oriev de vue, dans ses roulés boulés incontrôlables.

-ORIEV !

L’instinct de survie la fera s’accrocher aux lierres, dorures, acier et pierre qui restaient encore debout, bien que les éboulements et les chocs lui avaient déjà ripés toute une jambe, son armure avec. Quelques regards adressés en contrebas furent son dernier lien avec Oriev, qu’elle avait définitivement perdu de vue.
Il ne restait plus qu’à s’accrocher à sa vie, sur l’interstice d’une ouverture, où elle voyait la chute ineluctable de la tour vers le sol, ainsi que les corps agités ou désarticulés s’écraser dans l’eau, ou même le sol, en contrebas.
Une grande vague viendra balayer son espoir et ses appuis sur la tour qui s’écrasait inéluctablement. Elle lui offrit, paradoxalement, un temps de répit sur sa mort. Ses doigts poisseux se retenaient à elle-ne-sait-quoi, elle ne pouvait qu’entrevoir les tempêtes de vagues, bâtiments, corps et roches qui se balançaient, entrecoupés par l’eau qui lui recouvrait tout le visage, et le courant. Nulle place pour une quelconque pensée qui n’est celle de survivre. La volonté vient au-delà du reste, pensera-t-elle seulement. Une logique de ceux qui n’usent d’aucune magie.
Son regard ne voyait que le pillier sur lequel ses mains s’accrochaient, l’adrénaline à son comble, elle grogna de toute sa cage thoracique pour garder la force de rester à la surface. Jusqu’à ce que sa dernière vision soit une roche qui percuta violemment son visage.


[Histoire] Gravé dans la rune 1548137358-bordurecool


...et qu’elle s’éveille, allongée sur le sable, d’un seul bond, en regardant tout autour d’elle. L’adrénaline l’habitait toujours, en se pensant dans la même vision où elle avait réussi à survivre.
Une seconde d’incompréhension. Ses confrères et soeurs étaient tous allongés là, ainsi que les Kaldorei disparus, se doutait-elle. La grande tour en ruine derrière elle était toujours érigée, quoiqu’avec moins de splendeur que les tours de l’époque. Elle comprenait maintenant ce q’ils entendaient par la Grandeur de l’Empire.
La rune ressortait du lot, inactive maintenant. Faisant fi du reste, elle se défoulera dessus, à coup de pommeau de dague, pour éreinter et détruire la pierre qui la composait, pour que la vision disparaisse à jamais.

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