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Inaros Ligenuit
Inaros Ligenuit
Messages : 21
Date d'inscription : 09/08/2020

Récits d'une vie périlleuse Empty Récits d'une vie périlleuse

Sam 12 Fév - 15:29
De longues semaines après la chute de Nordrasssil, quelque part à Sombrivage et à la lisière d'Orneval.

Aux alentours il faisait nuit noire. Une odeur, plusieurs mêmes, embaumaient les lieux et prenaient par les tripes. Celle de la flore calcinée et la seconde, tenace, du sang, chevauchée un court instant par son goût métallique pouvant, presque, être sentie sur le bout de la langue. Sombrivage était difficilement reconnaissable et rien, vraiment rien, ne pourrait faire écho aux ancestrales forêts kaldorei, où la vie embrassait les paysages sylvestres et mystiques de la partie Nord de Kalimdor. Pas un son, plus un seul hurlement de loup, juste un sifflement horripilant.

Le chaos total. Les braises virevoltaient en tout sens, ardentes, transportées par des bourrasques brûlantes qui s'écrasent sur la peau avec une violence semblable à une piqûre de rappel, difficile à oublier. La douleur lancinante fit geindre l'individu affalé sur un sol poussiéreux aux allures volcaniques. Une quinte de toux le prit, ensuite une seconde, et vint la troisième.
En vie, il l'était. De ses mains ensanglantées - tâchées de son propre sang, sans doute -, il palpa le sol et en ignora les scories et à mesure que ses souvenirs affleuraient et lui revenaient peu à peu, la surprise, ou plutôt la stupeur marqua et hanta ses traits. La terreur, plus que la douleur, figea puis façonna le visage du kaldorei. L'accalmie tonnait et grondait et pourtant : rien. Nulle voix ; nulle teinte, pas le moindre fracas. Seul et abandonné Cyreus se trouva là à la merci d'un destin se voulant tragique. Vite, entraînant quelques successions de mots balbutiés et crachant ses poumons, ceux-ci furent soufflés. Un nom, précisément.

Nei... Neith ! Neith ?! Neith ! Et il continua inlassablement à l'appeler, tel un être tombant d'ores et déjà en perdition et s'accrochant, vaille que vaille, à un maigre espoir. Un espoir que beaucoup aurait transformé en une hideuse chimère qui n'est que bien trop souvent le reflet d'un désir irréaliste.

Tel un fauve ayant Sargeras au corps, Cyreus continua de déclamer et de chercher les moindres indices. Par-dessus l'opacité de braises flamboyantes, lorsque ce n'était pas par-dessous des arbres aux racines arrachées et dévastées par les engins de siège, chaque recoin était fouillé et rien n'était négligé. Chaque coup d'oeil comptait.

Une vision cauchemardesque. Pire encore et au fur et à mesure que le temps s'écoulait, il fallait se rendre à l'évidence : tout ceci était bien réel. Neith n'apparaissait nulle part et, de là, la tristesse déferla. La peur, de celle qui vous consume intégralement et vous fait miroiter le pire ; ce pire qui vous traumatise et vous engourdit, vous méduse jusqu'à vous liquéfier sur place. Tétanisé par l'effroi et incapable de faire montre de la moindre raison. C'était donc ça, la sensation d'être le spectateur d'un monde qui se désagrège et s'effondre sur lui-même. Pour un kaldorei, rien n'est plus cher que ce lien là : de celui qui se tisse avec l'élu. Celui avec lequel on se fixe une attache, une corde au cou, ou plus symboliquement : lie son âme à la sienne. Ce mysticisme là était cher pour les elfes de la nuit, plus encore après avoir passé des éons et des époques aux côtés d'un être chéri.

Telle une loque, un spectre vêtu d'haillons, le shen'dralar déambulait et approfondissait ses recherches. Chaque corps découvert était le fruit d'une inspection minutieuse, et à chaque fois, sa gorge se nouait et l'empêchait de déclamer mille et un jurons. De proférer mille et une menaces qu'il mettrait, à coup sûr, à exécution. La Horde le paierait.

Pourtant, vint le temps d'un maigre espoir. Et si, après tout, elle s'en était sortie ? Nombreux étaient ses songes et plusieurs possibilités apparaissaient. Il n'avait pas trouvé son corps dans les parages, seuls plusieurs cadavres massacrés par des lames bien aiguisées jonchaient le sol, le signe d'un combat sanglant aux allures de baroud d'honneur...

Quelque part, cette idée le conforta un bref instant. Oh que oui, cette pensée le soulagea et fit disparaitre quelques poids d'ores et déjà lourds à supporter, même pour un être pragmatique et ayant la tête sur les épaules et le sang-froid nécessaire pour avoir confronté ses démons d'antan à Eldre'Thalas.

Leste, peut-être même d'un rythme effréné, Cyreus continua ses recherches. Peu importe du temps que ça lui prendrait, il comptait bien ratisser ce qu'il restait des bois pour trouver la moindre trace du passage de sa compagne, grelot ou colifichet... tout ce qui, en somme, pouvait lui appartenir.
Le temps comptait, le palpitant s'élançait : il la trouverait, qu'importe les montagnes à déplacer et les membres de la Horde à éviscérer.
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